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Exoplanètes : quand la science rejoint la fiction !

Alors que nous avons récompensé la découverte de la première exoplanète (51 Pegasi b) par Michel Mayor et Didier Queloz avec le prix Nobel de physique 2019, revenons un peu sur les connaissances apportées par ce nouveau domaine de l’astrophysique âgé seulement de 25 ans.

Publiée le

Depuis cette découverte majeure en 1995, nous avons déployé de nombreux moyens, notamment des instruments au sol et des télescopes spatiaux, afin de découvrir et d’étudier ces nouveaux mondes exoplanétaires dont le nombre s’élève aujourd’hui à plus de 4100 confirmés.

Parmi tout ce qui a été appris par les astrophysiciens, le plus significatif reste l’incroyable diversité des exoplanètes et des systèmes planétaires découverts, rebattant complétement les cartes de nos connaissances sur les planètes et de leur formation. En effet, les astrophysiciens ont découvert des exoplanètes de toutes tailles, masses, et distance à leur étoile hôte, allant d’exoplanètes de tailles supérieures à Jupiter (planète gazeuse la plus grande du système solaire) et gravitants si proche de leur étoile hôte qu’elles peuvent atteindre des températures extrêmes jusqu’aux fameuses exoplanètes de « type-Terre » qui enivrent les médias.

Mais plus surprenant encore, bon nombre d’exoplanètes découvertes avaient déjà été imaginées par la science-fiction des années, voire des décennies, auparavant. A quelques exceptions près, la littérature n’a mis en scène les exoplanètes dans ses récits qu’à partir du début du 20ème siècle dans de très nombreux ouvrages qui restent malgré tout souvent moins connus que les films ou les bandes dessinées de science-fiction. Un exemple très connu concerne la planète Tatooine imaginée par George Lucas dans le film Star Wars A new Hope en 1977. Il s’agit dans le film d’une planète tellurique gravitant autour d’un système binaire, c’est-à-dire autour de deux étoiles, et dont on a découvert maintenant plusieurs équivalents grâce, notamment, aux télescopes spatiaux Kepler et TESS. Bien que ces exoplanètes ne soient pas telluriques mais géantes gazeuses, cela n’enlève rien à la pertinence de la prédiction. D’une manière plus globale, l’univers Star Wars fourmille d’idées intéressantes, telles que la planète entièrement glacée Hoth ou la planète océan Kamino qui pourraient correspondre respectivement aux exoplanètes Trappist-1g et Trappist-1e découvertes en 2017.

Les mangas japonais ont également imaginé diverses planètes exotiques, à l’instar de la planète Namek dans Dragon Ball Z. Cette planète tellurique décrite dans le manga comme ayant une gravité plusieurs fois supérieure à celle de la Terre connait de nombreux équivalents dans notre galaxie puisque les astrophysiciens ont même créé une catégorie d’exoplanètes appelée « super-Terre » regroupant les exoplanètes de masse (et donc de gravité) supérieure à notre Terre et qui restent rocheuses.

L’étude des exoplanètes nous révèle ainsi une diversité extraordinaire de mondes dont l’imagination débordante de certains auteurs a en quelque sorte précédé la science. Cela est relativement rare en physique où les découvertes ont généralement tendance à contraindre le champ des possibles. Or, dans le domaine des exoplanètes, les idées que nous pouvions penser saugrenues se révèlent être la réalité.

Auteur

  • William Pluriel

    Doctorant au LAB