Célia Pelluet est spécialisée dans la science de la lumière, la photonique. Son domaine de recherche l’a conduite jusqu’au Chili, au sein de l’ESO (Observatoire Européen Austral), où elle a participé à l’amélioration d’un élément du plus grand télescope terrestre, le Very Large Telescope. Désormais, elle mène sa thèse sur l’universalité de la chute libre depuis l’espace au sein de l’Institut d’Optique d’Aquitaine à l'Institut de photonique, numérique et nanosciences (LP2N, unité CNRS, IOGS et université de Bordeaux), un sujet qui permet d’interroger aussi bien le fonctionnement de l’univers que d’améliorer les outils de cartographie terrestre. En parallèle, elle fait du seule-en-scène pour faire connaître, par l’humour, le quotidien de chercheuse et chante dans un groupe de rock bordelais, Ghost PM.
La doctorante de l'université de Bordeaux, ancienne étudiante de l'Institut d'Optique Graduate School (IOGS), est membre du LP2N et de l'École universitaire de recherche EUR LIGHT sciences et technologies.
Quels sont les enjeux à court et long termes de vos recherches et leurs applications ?
" L’idée d’investir du temps et de l’énergie à créer des connaissances nouvelles à partir du travail de mes prédécesseurs représente quelque chose de très poétique à mes yeux ".
Je teste le principe d’universalité de la chute libre, en effectuant des mesures inertielles à partir de nuages d’atomes et en m’appuyant sur la physique quantique comme outil pour faire des mesures précises. La particularité de mes recherches est qu’elles se déroulent à bord de l’avion Zéro-G qui simule l’apesanteur. La réalisation de mesures inertielles précises et exactes revêt une grande importance pour diverses applications, allant de l’étude du champ de gravité terrestre (géodésie) aux expériences de physique fondamentale telles que la détection d’ondes gravitationnelles ou le test de l’universalité de la chute libre.
Pourquoi avez-vous choisi une carrière scientifique ?
Mon intérêt s’est construit petit à petit, avec des émissions scientifiques pour enfants jusqu’aux livres sur l’astronomie que je commandais à Noël. J’ai également eu une professeure de physique au lycée dont la passion pour la physique était communicative, ce qui m’a permis de m’intéresser tôt au monde de la recherche.
Que peuvent apporter les femmes dans la science ?
La science est avant tout fondée sur le travail d’équipe. Il est donc essentiel de revaloriser les qualités traditionnellement étiquetées comme féminines telles que la sociabilisation plutôt que de les considérer comme accessoires ou moins importantes. De même, la capacité des femmes à la remise en question est un outil précieux pour la recherche.